Applied business Intelligence - Competitive intelligence in West Africa
Intelligence making and analysis through Information Technology
Ground researches and analysis
S'agit-il d'une dépense ou d'un investissement, même pour une TPE?
La question du retour sur investissement, ou de l'amortissement de "cette dépense" peut-il être évalué ?
En quoi toute entreprise est concernée par l'I.E. ?
L'I.E. est-elle une affaire d'experts ?
Une définition :
"Intelligence" en anglais (Cf Central Intelligence Agency) a le sens de "Renseignement" et constitue le résultat d'un processus de management de l'information. De multiples définitions existent mais s'inspirent toutes de celle-ci :
ou encore, comme la connaissance, la gestion et la protection de l'information relative à l'entreprise dans son univers de marché en vue d'en obtenir un avantage concurrentiel.
Trois domaines distincts constituent l'I.E. :
A-L'influence: c'est l'art d'organiser sa communication et de la porter vers les récepteurs (relais d'opinion, prescripteurs, décideurs et législateurs) à même de les relayer ou de les exploiter de manière à favoriser la stratégie de l'entreprise.
On sait aujourd'hui l'importance du lobbying dans la production ou l'évolution du droit positif ou l'importance des relations et des communications avec la presse en tant que vecteur de transmission d'un message dirigé.
B-La protection des informations : il s'agit d'organiser une protection des informations sensibles de l'entreprise de sorte à en assurer la sécurité et la maitrise de sa diffusion.
Il ne viendrait à personne l'idée de donner le mot de passe de sa messagerie ou le code de sa carte bancaire à un inconnu. Par contre, il peut arriver d'écrire son mot de passe ou son code bancaire et ainsi d'offrir une vulnérabilité. Par ailleurs la récupération des mots de passe par logiciels libres d'accès de hacking est en pleine explosion tout comme l'espionnage intégral des smartphones à distance à l'aide d'un logiciel implanté en quelques minutes.
Par delà, la notion d'informations sensibles mérite d'être explicitée. Il peut certes s'agir de secrets de fabrication, mais de manière plus large, il faut considérer toute information qui peut être utile à un tiers en soi ou plus encore par recoupements ou regroupement avec d'autres données.
Il est de plus en plus difficile d'assurer la protection des informations et de maîtriser leur dissémination en raison de la part des nouvelles technologies comme support ou vecteur de transmission ouvert à tous. Un salarié, un cadre peut se livrer à mettre sur la table publique des données utiles à des tiers sans même communiquer de secrets au sens strict et même sans s'en rendre compte, comme cela est fréquemment le cas sur les profils professionnels des réseaux sociaux. Ce n'est pas forcément cette information qui sera la clé mais un maillon d'une chaine de rapprochements et de recoupements avec d'autres données collectées.
En tout état de cause, la sécurité de l'information constitue un domaine à part qui intéresse toute entreprise dont le service d'Etat - en l'occurrence la DCRI pour la France- a la charge de la sensibilisation des entreprises en sus de ses missions d'I.E. publique.
C-La recherche d'information et sa capitalisation : il s'agit de mettre en place un processus de collecte, de surveillance et de centralisation de l'information aux fins d'acquérir en permanence de l'information élémentaire qui après traitement, analyse et mise en relation peut devenir stratégique pour l'entreprise.
La recherche peut être dirigée sur des cibles identifiées (par exemple des experts d'un domaine à auditionner) mais en matière d'I.E. il est généralement question de sources ouvertes, c'est à dire accessibles à tous, à condition de savoir les chercher et les trouver. Par sources ouvertes, il faut entendre le web et toutes les informations accessibles tels la presse, les rapports, les études...
Tout d'abord, je vous propose "un tour de magie" que je vous invite à visionner pour illustrer le capital brut des OS:
Source : http://www.youtube.com/watch?v=F7pYHN9iC9I
La part de la technologie dans la recherche de l'information: L'explosion de l'internet a généré un marché d'outils spécialisés pour la collecte des sources ouvertes fondé sur l'intégration d'un moteur de recherches, des modules de traitement plus ou moins sophistiqués, et généralement des fonctions de partage et d'édition, l'ensemble pouvant être collaboratif et distant entre plusieurs acteurs. Voir par exemple deux fournisseurs très en vogue sur ce secteur (sans idée de promotion particulière de ces produits):
Si ces outils technologiquement très aboutis permettent de simplifier et de démarrer rapidement une activité de recherche et de veille sur un domaine, ils ne demeurent que des outils et ne produisent pas en soi de renseignement (ou d'Intelligence pour reprendre l'expression), qui demeurera l'œuvre de l'analyste.
Par ailleurs leur coût est véritablement très élevé, autant dire réservé à quelques grandes entreprises ou organisations (plusieurs milliers d'euros, et même bien davantage...).
A l'inverse, on peut parfaitement satisfaire des objectifs de collecte d'OS sans du tout investir:
Par contre, c'est bien la stratégie de requêtes mise en œuvre qui fait la différence quant aux résultats qui vont être obtenus. La requête est un art difficile car quelle qu'elle soit elle produit toujours un résultat quelconque, et est assortie en permanence de la question de savoir quand décider d'arrêter de chercher ?
En quoi toute entreprise est concernée par l'I.E. ?:
L'information constitue une valeur propre, un capital incorporel de l'entreprise, qu'il convient d'exploiter et d'enrichir. Par l'information les décisions éclairées peuvent être prises.
Une entreprise exploitant son filon - même de tradition séculaire insensible aux modes - tout en revendiquant trop bien connaitre son domaine sans se soucier de son environnement et de son évolution prend le risque de se scléroser et de ne pas anticiper les changements qui s'imposeront et ne rien voir venir. A l'autre extrémité, une entreprise innovante se doit de surveiller son environnement en permanence et en particulier l'émergence de nouveaux concurrents ou acteurs et de se documenter sur eux et leurs marchés propres.
Il ne convient pas seulement d'entreprendre des actions relevant de l'I.E. en mode réactif face à l'évènement mais bien en mode anticipatif pour détecter les évolutions de son environnement. Cela requiert donc de formaliser et structurer la constitution de son patrimoine informationnel en amont.
Mise en oeuvre de l'I.E. pour les TPE PME:
A la base, l'information est partout, c'est à dire à l'extérieur de l'entreprise, mais aussi à l'intérieur et est en fait totalement disponible prête à être collectée et exploitée.
Ensuite, la collecte de l'information n'est pas fatalement l'affaire d'un seul homme. Si la fonction doit être idéalement incarnée par un délégué à l'I.E. chaque personnel de l'entreprise peut y être impliqué.
Peut-on déléguer la fonction de l'I.E. à un tiers extérieur à l'entreprise ?
Le prestataire extérieur mettra grand temps voire n'accèdera que difficilement à la culture de l'entreprise et de son métier.
Pour autant, ses savoir-faire en matière de recherches, d'analyse et de valorisation de l'information constituent des atouts majeurs et apportera un regard extérieur neuf avec de nouveaux angles de vue et de recherches. Concevoir une recherche au-delà du connu ou de l'habituel à partir d'un modèle conceptuel composé de toutes les dimensions d'une problématique constitue un plus qu'un prestataire extérieur réalisera plus aisément et de manière plus créative (pensée latérale); de plus, une recherche n'est bien guidée que par l'élaboration d'une hypothèse de départ formulée à partir d'une réflexion préalable et de la collecte de données préalables. La question des langues de recherches constitue un paramètre supplémentaire à prendre en compte.
De ceci il convient de distinguer entre une action permanente de l'entreprise ou une action ponctuelle. Si l'entreprise met en œuvre de manière permanente une démarche d'I.E., il semble préférable d'intégrer à l'entreprise toutes les ressources utiles à la mise en œuvre du processus d'I.E. quitte à se faire conseiller.
A contrario, l'entreprise confrontée à un enjeu ou un besoin ponctuel de Renseignement a tout intérêt à déléguer cette mission à un prestataire extérieur
La question du retour sur Investissement (R.O.I.) de l'I.E. pour les TPE PME:
A minima, la collecte de l'information est une fonction à mettre en place et donc représente un coût en toutes circonstances, avec ou sans investissement logiciel lourd.
En amont, comment mesurer a priori le ROI de la mise en place d'une fonction d'I.E. dans l'entreprise ?
En aval final, un jeu de renseignement critique obtenu sur son secteur, sur un concurrent, sa nouvelle stratégie, un nouvel acteur émergent, une modification réglementaire, un nouveau procédé de fabrication, la détection de l'émergence d'une contrefaçon, quelle valeur cela à t-il ?
Il n'y a pas de méthode d'évaluation générale du ROI de l'I.E. mais il peut aisément être développée une évaluation fondée sur l'amortissement particulier dans certains cas:
En amont, imaginons qu'une entreprise décide de veiller pour collecter de l'information sur ses clients et prospects de manière systématique, ceci quelle que soit la méthode adoptée et les outils choisis. Ce temps de travail a un coût chiffrable.
En aval, les commerciaux sont mis sur la route en possession des acquis de la veille sur des prospects nouvellement ciblés et clients dont les besoins sont mieux connus par opposition à un itinéraire commercial empiriquement défini. Non seulement le temps de travail de ces commerciaux est quantifiable mais les résultats obtenus peuvent être évalués en termes de performances différenciées par rapport à une approche empirique.
Toutefois l'envergure de l'I.E. est de bien plus large spectre que de seulement veiller la concurrence et relève à la base d'un modèle conceptuel prenant en compte toutes les composantes à considérer touchant de près ou de loin le domaine d'activité de l'entreprise et de son environnement.
Pour l'exemple, il est flagrant que la dimension "empreinte environnementale" de l'activité de l'entreprise constitue une composante qui ne peut être ignorée. Le développement durable fait partie intégrante du modèle de croissance des entreprises, car le risque serait trop grand d'ignorer ces aspects sur le plan stratégique pour l'avenir. Pour ne prendre que cette branche du "mind mapping" ou "modèle conceptuel" de l'entreprise, la démarche d'I.E. doit intégrer cette dimension écologique dans son processus de collecte et de veille de l'information tant sur le plan réglementaire que celui de la surveillance des initiatives et positions de la concurrence ou encore sur celui de nouveaux process de fabrication plus respectueux de l'environnement.
Il est alors évident que la quantification du ROI sur ce seul aspect de la veille "écologique" est impossible à formuler en tant que tel, mais à l'inverse, quel serait le coût final pour l'entreprise qui aurait méconnu ou ignoré cette dimension en cas de crise particulière ?
L'I.E. est-elle une affaire d'experts ?
Il est probable qu'une majorité d'entreprises génèrent de l'I.E. sans l'avoir formalisé, sans s'être doté du moindre logiciel ni avoir dédié un personnel à cette fonction. C'est en particulier le cas de la fonction marketing dans sa dimension études.
Toutefois les fondamentaux relèvent du savoir collecter puis structurer la mémoire des informations, de les mettre en relation pour en initier une compréhension nouvelle, les valoriser par différents traitements pour les analyser pleinement et en tirer "un jus" utile.
Il y a donc une convergence de technicités à réunir pour une mise en œuvre plénière du processus qu'il convient d'acquérir ou de réunir dans le cadre d'une démarche organisée et systématique au sein de l'entreprise
L'expérience et la pratique apportent au fil du temps une compétence dans l'art des requêtes du web (ou globalement de toute recherche de documentation) et dans la capacité de discriminer l'information brute entre pertinente et inutile à intégrer à son système d'informations.
Si il semble préférable que le délégué à l'I.E. de l'entreprise soit un personnel formé aux fondamentaux attendus, il n'est pas requis d'être un expert mais de le devenir.
I.E., espionnage et détectives privés
L'I.E. repose à 100% sur des informations obtenues légalement et fondamentalement à partir de sources ouvertes en sus du capital d'information disponible dans l'entreprise.
L'espionnage consiste à obtenir des informations par des moyens illégitimes et repose donc sur des activités essentiellement illégales caractérisant des infractions pénales diverses. L'espionnage est donc à l'opposé exact de ce qu'est l'I.E. et de plus ne relève pas d'une approche systématique de collecte de données à large spectre mais plutôt d'une démarche dirigée ponctuelle. De plus, toute information obtenue de manière illégitime ne peut être intégrée dans le système de capitalisation de l'information de l'I.E. sauf à en faire un dossier noir. L'espionnage ne relève donc aucunement d'une démarche d'I.E.
Les détectives privés - dont l'appellation exacte est Agent de Recherches Privées (ARP) - (ou parfois APR pour Agence Privée de recherches) relèvent en France d'une profession réglementée qui suppose une compétence professionnelle certifiée et avérée et un agrément préfectoral. L'ARP a pour fonction de rechercher légalement des informations à même de défendre les intérêts de leurs clients. L'ARP constitue un bras d'exécution de terrain qui peut servir de prolongement et de source complémentaire de données pour l'I.E. notamment lorsqu'il s'agit de compléter ou vérifier des informations qui ne peuvent être obtenues en sources ouvertes ou à distance.
Pour l'exemple, imaginons que la veille ait détecté l'émergence d'un nouveau concurrent, par exemple une nouvelle entreprise de transport routier. Il va être pratiquement impossible de déterminer en sources ouvertes ou documentaires quels sont les clients de ce concurrent et pour autant il est considéré comme critique de s'assurer que ce concurrent ne cannibalise pas le fichier clients. Un ARP pourra alors être mandaté de surveiller les entrées et sorties de camions de l'entrepôt et d'en noter les enseignes, voire de suivre un camion jusqu'à sa destination, au même titre que de tenter de se renseigner plus avant sur la politique commerciale de l'entreprise notamment auprès des clients. Cette source de données obtenues légalement pourra entrer dans le cycle d'intégration et d'analyse de l'I.E.. En d'autres termes, l'ARP peut constituer une source d'information entrant dans le processus de l'Intelligence Economique.
L'Intelligence Economique est-elle une activité réglementée (France)?
La Loppsi 2 de 2010 prévoyait de réglementer toute activité (y c interne à l'entreprise même!) relevant d'une collecte et traitement d'informations sur l’environnement économique, social, commercial, industriel ou financier destinées à favoriser l’ activité ou influer sur l’évolution des affaires, et d'imposer un agrément "allégé" aux agences pour l'exercice des activités d'Intelligence Economique à l'instar des ARP
Ce texte particulièrement mal conçu et mal rédigé a été totalement annulé par le Conseil Constitutionnel par sa décision no 2011-625 DC du 10 mars 2011 (Cf "En ce qui concerne l’article 32" alinéas 74-75 et 76)
En l'état l'activité d'Intelligence Economique en France est libre et non réglementée, sinon indirectement par tous les textes de droit communs pouvant s'appliquer, notamment tout ce qui concerne la gestion des données nominatives (CNIL) ou le respect de la vie privée.
Le cabinet et ses partenaires ont conjointement développé par l'expérience une pratique très opérationnelle et profitable de la recherche d'information et de la veille à destination des PME au service de l'Intelligence Economique Appliquée celle qui est réellement recherchée par l'entreprise.